samedi 18 avril 2009

Difficile obéissance ou douloureuse autorité ?

L'observation attentive des attitudes qui nous poussent à éloigner de nous le sentiment religieux ou, plus grave encore, le lien spirituel, m'amène au constat qu'une lutte vitale pour l'autonomie de pensée et d'actions, pour ce que nous croyons être la fleur de la liberté est la raison la plus fréquente et la mieux partagée de ce rejet. Nous pensons que la religion ou la dépendance à ce concept que nous appelons "Dieu", aliène et amoindrit la plénitude de notre liberté d'homme ou de femme et nous maintient asservit à un "au-dessus" de nous même que l'on a beau nous présenter comme l'Amour même, mais qui n'en reste pas moins, un "au-dessus" encore frappé d'un relent hiérarchique et dominateur suspect. En voilà donc valablement assez pour rejeter loin de nous un risque aussi fondamental et brandir fièrement l'étendard d'un "vivre et mourir sans Dieu mais libre au moins !"
Ainsi le combat pour la liberté et l'autonomie d'être serait la raison principale pour se passer de Dieu. Comme si la quête du bonheur libre passait par l'épreuve du renoncement à toute dépendance addictive à des concepts sous-humains destinés à nous rassurer et à nous faire oublier la peur de la mort, celle des autres un peu et la nôtre en particulier. Comme si seuls les faibles et les trouillards avaient besoin, pour affronter la mort, de brandir, comme un gri-gri protecteur, ce "Dieu" des "on ne sait jamais, si il existe, ça ne peut pas faire de mal de toute façon". C'est être brave, réaliste, sans-peur et libre penseur que de se passer de Dieu...

C'est la raison principale qui m'a fait ouvrir ce blog avec la volonté féroce de faire passer un message précis : 

Dieu se fout éperdument de Dieu. 

Seul "Je Suis" cherche, par une incarnation personnelle à réunir la Terre comme (idest à l'identique) le Ciel. Ce mystère du souffle qui s'incarne, ce mystère de l'esprit qui ne peut aboutir sans matière, les hommes lui ont donné un nom. Ils l'ont appelé Dieu : quelle erreur !

Depuis Dieu est devenu une instance référentielle, un maître étalon, pire encore : le fini dans notre quête d'infini. 

Nous avons tout gâché en nommant Dieu, la Personne qui ne peut que se donner et que nous sommes appelés de toutes les fibres les plus profondes de notre être à rencontrer dans ce Je Suis.

L'homme Jésus est un frère qui a réalisé ce Jésus. Il ne parle pas de Dieu, il parle de Père. Il dit qu'il est Un mais il n'est pas confondu avec Lui. 

Je Suis est Trinité. Je Suis est la réunion indissociable de "je", "tu", "nous" (noos/le souffle) pour éviter que Je Suis puisse être ne serait-ce qu'un instant impersonnel, égocentrique et incapable de l'autre.

Je Suis est cet empêchement absolu de voir en Dieu un point final, autre que nous-même et qui nous empêcherait d'être Je Suis. 

Dieu est Je Suis, nous ne sommes pas Dieu mais nous sommes capables de Je Suis si nous nous abandonnons à l'essence personnelle indéfinissable qui n'est qu'Amour et que nous expérimentons comme une rencontre avec des larmes de Joie profonde lorsque nous cherchons avec sincérité dans le silence et la solitude de notre coeur.

A ceux qui disent qu'ils peuvent se passer de Dieu, je dis que Dieu lui ne peut pas se passer d'eux.
A ceux qui ne peuvent se passer du nom de "Dieu", je dis que Dieu est au-delà de son nom et, qu'à tout prendre, il préfère être aimé que nommé.

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