dimanche 19 avril 2009

"Lorsque vous aurez élevé le Fils de l'homme, vous connaîtrez que "Je Suis" - Jn 8-28

...et le verset de continuer ainsi :
"...et que je ne fais rien de moi-même : je dis ce que le Père m'a enseigné". (extrait du nouveau testament - TOB).
La découverte de ce verset est à mes yeux la clé, la porte étroite qui permet à chacun de trouver la réponse à toutes ses questions. Il est un concentré, un résumé de l'objectif ultime de l'homme sur cette terre.

"Quand vous aurez élevé le Fils de l'homme" : c'est quoi ce Fils de l'homme. Je vous soumets ma lecture. Si vous faisiez de la cuisine et que la recette vous indique : séparez les blancs des jaunes, alors vous mettrez d'un côté les blancs et de l'autre les jaunes de vos oeufs. C'est pareil ici. Vous mettez d'un côté, vers le haut le Fils et de l'autre l'homme. Mais attention ! sans les couper l'un de l'autre ! vous élevez le Fils par rapport à l'homme : les deux sont dans le même oeuf et nous avons besoin des deux dans la recette de la même manière. Comment alors élever le Fils par rapport à l'homme ? Pourquoi le Fils en majuscule ? 
La majuscule du Fils indique le Tout Autre, la part spirituelle Une à laquelle chacun de nous appartient et apporte un visage unique qui participe à l'Unique. C'est cette part de nous-même à laquelle nous participons en nous élevant. Pour nous élever, il "suffit" de nous abaisser en nous-mêmes, de nous abandonner intéreieurement et en toute confiance à une puissance d'Amour qui est déjà là et qui attend que nous décidions nous-même de la rejoindre. Ce mouvement vers le bas que nous faisons vient à la rencontre d'une force qui elle nous élève.

"Vous connaîtrez que "Je Suis". Il n'est pas dit ici, "vous connaitrez Dieu" ou "vous connaîtrez le Christ" ou "vous connaîtrez le Bonheur absolu". Non, rien de tout cela. Cette phrase appelle une expérience. Elle est littéralement insaisissable. J'en veux pour preuve l'échec de Google à prendre en compte le référencement de ce blog avec ce titre que le moteur refuse de voir orthographier de cette manière. C'est dire !...
Nous sommes invités après avoir élevé le Fils par rapport à l'homme (c'est une condition à remplir), à vivre une expérience incroyable : Je Suis. Je ne vais pas dans cet article approfondir cette partie du verset car il suppose une mise en perspective de cette montée, de cette élévation préalable que je vous proposerai bientôt pour que nous puissions partager ensemble la puissance de ces deux mots, écrits de cette manière.
La découverte de ce verset dans la Bible fut pour moi un cataclysme intérieur incroyable. Tout devenait possible parce ces mots étaient écrits par Jésus. Ces deux mots réconcilient tous les courants spirituels du monde, toutes les religions, mais aussi tous les psychanalystes et les philosophes honnêtes et intègres. Mieux, ils permettent aux athées déclarés et endurcis de croire.

samedi 18 avril 2009

Difficile obéissance ou douloureuse autorité ?

L'observation attentive des attitudes qui nous poussent à éloigner de nous le sentiment religieux ou, plus grave encore, le lien spirituel, m'amène au constat qu'une lutte vitale pour l'autonomie de pensée et d'actions, pour ce que nous croyons être la fleur de la liberté est la raison la plus fréquente et la mieux partagée de ce rejet. Nous pensons que la religion ou la dépendance à ce concept que nous appelons "Dieu", aliène et amoindrit la plénitude de notre liberté d'homme ou de femme et nous maintient asservit à un "au-dessus" de nous même que l'on a beau nous présenter comme l'Amour même, mais qui n'en reste pas moins, un "au-dessus" encore frappé d'un relent hiérarchique et dominateur suspect. En voilà donc valablement assez pour rejeter loin de nous un risque aussi fondamental et brandir fièrement l'étendard d'un "vivre et mourir sans Dieu mais libre au moins !"
Ainsi le combat pour la liberté et l'autonomie d'être serait la raison principale pour se passer de Dieu. Comme si la quête du bonheur libre passait par l'épreuve du renoncement à toute dépendance addictive à des concepts sous-humains destinés à nous rassurer et à nous faire oublier la peur de la mort, celle des autres un peu et la nôtre en particulier. Comme si seuls les faibles et les trouillards avaient besoin, pour affronter la mort, de brandir, comme un gri-gri protecteur, ce "Dieu" des "on ne sait jamais, si il existe, ça ne peut pas faire de mal de toute façon". C'est être brave, réaliste, sans-peur et libre penseur que de se passer de Dieu...

C'est la raison principale qui m'a fait ouvrir ce blog avec la volonté féroce de faire passer un message précis : 

Dieu se fout éperdument de Dieu. 

Seul "Je Suis" cherche, par une incarnation personnelle à réunir la Terre comme (idest à l'identique) le Ciel. Ce mystère du souffle qui s'incarne, ce mystère de l'esprit qui ne peut aboutir sans matière, les hommes lui ont donné un nom. Ils l'ont appelé Dieu : quelle erreur !

Depuis Dieu est devenu une instance référentielle, un maître étalon, pire encore : le fini dans notre quête d'infini. 

Nous avons tout gâché en nommant Dieu, la Personne qui ne peut que se donner et que nous sommes appelés de toutes les fibres les plus profondes de notre être à rencontrer dans ce Je Suis.

L'homme Jésus est un frère qui a réalisé ce Jésus. Il ne parle pas de Dieu, il parle de Père. Il dit qu'il est Un mais il n'est pas confondu avec Lui. 

Je Suis est Trinité. Je Suis est la réunion indissociable de "je", "tu", "nous" (noos/le souffle) pour éviter que Je Suis puisse être ne serait-ce qu'un instant impersonnel, égocentrique et incapable de l'autre.

Je Suis est cet empêchement absolu de voir en Dieu un point final, autre que nous-même et qui nous empêcherait d'être Je Suis. 

Dieu est Je Suis, nous ne sommes pas Dieu mais nous sommes capables de Je Suis si nous nous abandonnons à l'essence personnelle indéfinissable qui n'est qu'Amour et que nous expérimentons comme une rencontre avec des larmes de Joie profonde lorsque nous cherchons avec sincérité dans le silence et la solitude de notre coeur.

A ceux qui disent qu'ils peuvent se passer de Dieu, je dis que Dieu lui ne peut pas se passer d'eux.
A ceux qui ne peuvent se passer du nom de "Dieu", je dis que Dieu est au-delà de son nom et, qu'à tout prendre, il préfère être aimé que nommé.

dimanche 5 avril 2009

Le rêve de Dieu

Dieu un jour fit un rêve :
"Je vais faire l'homme si beau
qu'il ne pourra le croire,
je vais faire l'homme si bon
qu'il ne pourra le voir.
Je lui ferai compagne
qu'il ne manque de rien
et dans son coeur fébrile
je glisserai le mien.

Saura-t-il accepter
cet amour si gratuit ?
Saura-t-il voir en moi
de quel Amour je suis ?

S'il ne veut pas m'aimer,
je l'aimerai toujours,
de souffrances, en murmures,
en poèmes d'amour.
Et s'il ne me voit pas,
je lui donnerai en gage
de l'espace et du temps,
mes plus beaux paysages.

Je suis simple et facile,
trop peut-être à son goût
mais je ne veux de lui
que de l'Amour c'est tout.
Pour qu'il croie que le rêve
que pour lui j'ai créé,
se change tôt ou tard
en sa réalité.

A la maison, un soir d'automne 2002...