dimanche 15 mars 2009

Naître d'en haut

Nous croyons souvent que puisque nous sommes venus au monde alors nous sommes nés. En réalité, nous sommes nés de chair et de sang. Nous sommes nés mâle et femelle, terriens non encore humains, mais avec tout pour le devenir, tous les moyens, toutes les chances. Il nous faudre être fidèle à notre petite voix intérieure, celle qui nous dit : "ce monde est trop petit pour moi, il est trop fade pour moi, il n'est pas assez beau pour moi, ..."
Ami lecteur, je ne révèle pas en disant cela une faille narcissique mégalomaniaque, mais je reste plutôt fidèle à la beauté profonde et au dessein incroyable auquel est promis chaque être humain naissant sur cette planète.
Comme pour un accouchement, il y a ceux qui naissent presque facilement, il y a aussi les sièges, les césariennes, les prématurés, les pas-comme-les-autres,...Chacun d'entre nous doit affronter l'épreuve de sa vie, seul et sans filet : sa naissance d'en-haut.
De quoi s'agit-il ? de l'essentiel de notre vie en fait, car la vie d'en bas, la vie de chair et de simple passage sur cette terre est d'une telle tristesse et d'une telle angoisse, que l'on comprend aisément tous ceux qui vivent sur cette dimension de vouloir :
- fonder une famille,
- être en bonne santé,
- avoir une situation financière satisfaisante, voir confortable,
- profiter de la vie et de ses plaisirs,
- avoir une vie sexuelle épanouie,
"s'éclater" quoi..
Il suffirait qu'ils pensent juste sincèrement à être heureux pour vivre, avec et sans tout cela, de manière indifférente. C'est cela naître d'en haut.
De cette naissance, aucune sage femme ne vous parle, aucun philosophe ne vous indique la voie, aucune mère ne vous raconte le chemin détaché d'elle (ou quelle mère !), aucun psychologue ne vous soumet l'issue, aucun prêtre ne vous livre le liminaire chemin pour accèder au reste, aucun puissant de ce monde ne peut parler, aucune femme qui ne l'ai déjà vécu, ne vous dira qu'elle la sait depuis toujours...
Naître d'en haut, c'est exiger d'être heureux en étant prêt à abandonner ses idées et ses combats les plus précieux et les plus sincères, par amour d'une vérité infinie dont nous pressentons l'existence au plus profond de nous même.
Naître d'en haut, c'est mourir à soi-même et toucher d'une manière palpable et réelle, concrète, une douche sous un robinet d'amour d'un débit de 1 000 000 millions de m3/sec. en ayant le pouvoir de l'arrêter quand "on" veut.
Que faut-il faire pour cela ?
Simplement dire du plus profond de notre coeur, sincèrement : "je veux naître dans cet Amour". Rien ne se passera et pourtant tout changera dès lors que notre attention sera portée au plus insignifiant détail. Vous saurez quand vous serez nés d'en haut, car ce jour là vous direz : je suis vivant !

Ce Jésus là, c'est quelqu'un que chacun peut rencontrer...

Au fil du temps, je raconterai sans doute cette rencontre, la mienne et la seule finalement que je puisse raconter d'expérience. N'allez pas croire que c'est facile de se lancer à écrire sur un blog qui peut être lu par tous, des choses personnelles, intimes même. Il m'a fallu du temps et un peu de courage aussi pour me décider. Sans doute parce que je sais au fond que cet intime-là, ce personnel est au creux de chacun de nous, qu'il nous unit au-delà de nous-même.
Pour l'heure, c'est à aujourd'hui que je pense. A cet aujourd'hui sans repère, sans paix et sans joie. Qui que nous soyons, nous ne nous trompons pas si nous exigeons de vivre heureux. Nous en avons le droit, nous en avons surtout le devoir. Ce devoir est exigeant mais ne nous décevra jamais. Nous avons simplement une chose à faire : vouloir être heureux de toutes nos forces, de tout notre être, de toute notre haine et de toute notre colère, jusqu'à hurler face à face avec cet insaisissable que les hommes appellent Dieu : Pourquoi m'as-tu abandonné ?
Je ne parle pas ici d'un bonheur au rabais, étriqué, uniquement matériel, social ou familial. Ce bonheur là est un bonheur fini, insuffisant et incapable de nous faire toucher le Bonheur authentique. Ne nous contentons pas de peu. Demandons l'impossible, vraiment, en y croyant du plus profond de nous-mêmes. Allons à la rencontre de ce qu'il y a de plus fou dans nos rêves de bonheur. Le vrai Bonheur est encore plus fou que nous ne pouvons l'imaginer.
Si Dieu existe ? demandons-le lui. Attrapons-le par le collet et secouons-le ! sommons-le de se montrer, de se manifester, de nous faire un signe ! il nous doit bien ça non ? posons lui TOUTES nos questions. Pas seulement les faciles mais les très difficiles, surtout les très difficiles, exigeons des réponses et soyons prêts à écouter toutes les réponses. Soyons prêts à mourir plutôt que de ne pas avoir de réponse. Allons au bout. Car si la vie vaut d'être vécue alors c'est debout que nous voulons la vivre, en homme, en femme qui ne se contente pas d'ersatz de bonheur. Pleurons, crions, éprouvons la douleur de l'enfantement mais ne lâchons rien...ça y est, il arrive, il est là, je vois sa tête...Cette rencontre est un enfantement.